800 km d'autonomie, trois minutes pour « recharger » la pile à combustible au méthanol, la Nathalie est la première voiture électrique à opter pour ce type d’alimentation. Un choix technologique audacieux mais qui interroge sur sa pertinence.


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    Aussi exclusives soient-elles, les supercar sont en général des vitrines technologiques qui, faisant fi des contraintes budgétaires généralement liées au développement d'une voiturevoiture de série, poussent des concepts à leur maximum. C'est le cas, par exemple, de l'étonnante Koenigsegg Gemera, une GT hybridehybride de 1.700 ch qui roule au superéthanolsuperéthanol E85. Ce choix d'un carburant alternatifcarburant alternatif a également guidé le constructeur allemand Gumpert pour la conception de sa nouvelle supercar. Baptisée Nathalie (prénom de la fille du fondateur), elle est dotée d'un groupe motopropulseur électrique alimenté par une pile à combustiblepile à combustible au méthanol aussi appelé alcoolalcool de boisbois. Un choix inédit qui en fait la première supercar électrique du genre.

    Esthétiquement, la Nathalie n'a vraiment rien d'exceptionnel et son design rappelle même fortement celui la Nissan GTRGTR. Le principal intérêt réside dans sa motorisation qui comprend un moteur électrique sur chaque roue pour une puissance de 400 kW, soit l'équivalent de 544 ch. Gumpert annonce un 0 à 100 km/h en 2,5 secondes et une vitessevitesse maximale de 300 km/h.

    La carrosserie de la Gumpert Nathalie est composée pour moitié de fibre de carbone et pour moitié de fibre de lin. © Gumpert
    La carrosserie de la Gumpert Nathalie est composée pour moitié de fibre de carbone et pour moitié de fibre de lin. © Gumpert

    Jusqu’à 1.200 km d’autonomie en mode éco

    La pile à combustible au méthanol de 15 kW fonctionne en tandem avec un batterie « tampon » dont la capacité pourra être adaptée selon la demande des clients. Si l'on devait faire une analogieanalogie, cette batterie intermédiaire joue un peu le rôle d'un turbo qui vient doper les performances de la supercar. Elle est rechargée par la pile à combustible avec la récupération d'énergieénergie au freinage et à basse vitesse. Quant à la pile à combustible elle-même, elle est alimentée par un réservoir de méthanol de 65 litres dont on fait le plein en trois minutes environ. Grâce à cette configuration, la Nathalie peut parcourir 820 km en roulant à 120 km/h de moyenne et atteindre les 1.200 km en mode éco. « C'est ma vision d'une voiture électrique qui ne s'arrête pas lorsque la batterie est vide qui a ouvert la voie à cette innovation », explique Roland Gumpert, le PDG de l'entreprise.

    Tout cela est impressionnant, mais il y a tout de même un hic. Le méthanol est hautement toxique et sa vente réglementée. S'en procurer ne sera donc pas aussi simple que de se rendre à la pompe. Pour y remédier, Gumpert a prévu de proposer un service de livraison express de méthanol aux propriétaires basés en Allemagne, en Autriche et en Suisse et de favoriser le développement d'une chaîne d'approvisionnement en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. La Nathalie sera produite à 500 exemplaires au prix unitaire de 407.000 euros. Les premières livraisons sont attendues au deuxième semestre 2021.

     

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    Le style de la Nathalie rappelle beaucoup la Nissan GTR, en version un peu assagie. © Gumpert
    Le style de la Nathalie rappelle beaucoup la Nissan GTR, en version un peu assagie. © Gumpert