Les chercheurs ont observé le mouvement de dunes au cœur d’un simulateur unique en son genre. Et surprise : les dunes semblent « communiquer » entre elles. Une information qui pourrait aider à limiter les dégâts causés par les déplacements des dunes au fil du temps sur nos côtes et sur nos villes.


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    Les dunes ne sont pas des créatures vivantes. Mais elles apparaissent rarement seules. Plutôt en champs de dunes. Et, exposées au ventvent et aux intempéries, elles se déplacent. D'autant plus vite qu'elles sont petites. Perturbant ainsi les canaux de navigation, impactant la désertificationdésertification et menaçant parfois d'ensevelir des infrastructures.

    Plusieurs théories ont tenté d'expliquer et de tracer ce phénomène de migration. Sans réel succès. Jusqu'à ce que des physiciens de l'université de Cambridge (Royaume-Uni) observent récemment le comportement de dunes dans un simulateur spécialement conçu. Ils ont découvert que les dunes interagissent et se repoussent les unes les autres. Qu'elles communiquent entre elles, d'une certaine façon.

    Pour pouvoir observer le comportement des dunes sur le long terme, les chercheurs de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) ont construit un simulateur circulaire équipé de systèmes de prise de vue à haute vitesse leur permettant de suivre le flux des particules individuelles. © Université de Cambridge, YouTube

    Des dunes qui se repoussent

    La découverte s'est un peu faite par hasard. « À l'origine, j'ai placé plusieurs dunes dans le simulateur simplement pour accélérer la récolte de données », confie Karol Bacik, chercheur, dans un communiqué de l’université de Cambridge. Au départ, très logiquement, deux dunes de même volume et de même forme, donc. Les physiciensphysiciens s'attendaient naturellement à les voir se déplacer à la même vitesse. Mais surprise : la dune la première exposée à l'écoulement de l’eau s'est d'abord déplacée plus rapidement, puis les vitesses de migration des deux dunes se sont équilibrées.

    La conséquence, selon les chercheurs, d'un schéma d'écoulement inattendu. Le flux s'avère en effet dévié par la première dune. Un phénomène qui génère des turbulences sur la seconde et la repousse. Au fur et à mesure de l'expérience, les dunes se sont donc éloignées l'une de l'autre jusqu'à atteindre un point d'équilibre à quelque 180° d'écart.

    Les chercheurs comptent désormais étudier le déplacement des dunes dans les déserts à l'aide d'observations et d'images satellites afin d'y retrouver ce type de migration. Et imaginer des mesures plus efficaces de détournement.